Conférence-débat le mercredi 15 décembre à Maxima, 144, rue du Montenegro, 1190 Forest (salle Polyvalente).
Possibilité de suivre en ligne sur Zoom, sur inscription via ce formulaire : https://forms.gle/hvixVvbokeVzhbtc9
———————————————
Qui sont les travailleurs/euses de la culture, exactement ?
Cette question piège, loin d’être un problème théorique, préoccupe actuellement un bon nombre d’entre eux/elles. Car c’est en partie l’enjeu du projet de réforme dit WITA (Working In the Arts), qui doit aboutir à une réforme du prétendu « statut d’artiste ». Celui-ci, qui n’est en réalité rien d’autre qu’une dérogation au droit d’accès au chômage, se voulait une reconnaissance de la nature bien souvent intermittente du travail dans le secteur. Pour y prétendre, les travailleurs/euses des arts sont prié.e.s de justifier d’une activité à valeur artistique (à leur charge de le démontrer) qui paye, et qui paye plutôt bien même.
Compliqué d’un point de vue administratif, compliqué à obtenir dans les faits, ce système ne protège finalement que celleux qui déjà s’en sortent le mieux. Il laisse sur le côté un très grand nombre de travailleurs/euses précarisé.e.s, en particulier les jeunes et les femmes. Une contradiction dans les faits qui aura éclaté au grand jour lors de la crise Corona.
Le projet de réforme WITA, loin des promesses initiales, s’inscrit dans le prolongement des logiques du système actuel. Parmi quelques modifications, il prétend élargir l’enveloppe assignée au statut, ajoutant quelques 75 millions au total, soit environ 4000 prétendant.e.s supplémentaires.
Mais lesquel.le.s ?
Derrière les discussion qui entourent cette définition des contours de la réforme, d’autres questions, bien plus profondes, surgissent :
L’intermittence, supposée inhérente aux activités artistiques, n’a t-elle pas préfiguré la flexibilisation à l’œuvre dans le monde du travail ?
Au lieu d’anticiper une nouvelle fois les dégradations des conditions de travail, le secteur ne pourrait-il pas être le théâtre d’une lutte qui viendrait ouvrir une brèche en faveur de la sécurité sociale ?
N’est-ce pas là l’occasion de mener une lutte par-delà le secteur avec l’ensemble des intermittent.e.s, qui tou.te.s ont droit à vivre dignement ?
Corporatisme sectoriel ou front unitaire, valeur marchande ou reconnaissance d’un service d’utilité publique, contrôle des travailleurs/euses ou des donneurs d’ordre ? Le secteur culturel est actuellement en proie à des questionnements internes dont la portée le dépasse, et nous vous espérons nombreu.x.ses pour venir partager vos avis et expériences avec nos invité.e.s :
— Marion Pillé, Chambre des Compagnies de Théâtre pour Adultes (CCTA)
— Baptiste Montagnier, Mouvement des Étudiant.e.s et Travailleu.r.se.s de l’Art en Lutte (METAL)
— Marc Scius, (CSC Culture)
— Michaël De Clercq, Association de Techniciens Professionnels du Spectacle (ATPS)
Organisé par la Formation Léon Lesoil en collaboration avec la Gauche anticapitaliste et avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles.